29 mai 2006

mercredi 17 mai 2006

Réveil à 7h00 du mat’ pour prendre le bateau une heure plus tard afin de rejoindre la dernière île : Taquile.



Ce matin, pas de douche (y’en a pas !!), juste un brossage de dent, et après 2 galettes de farine et d’œufs (excellent avec un peu de sucre !) et un maté de muna (se prononce « mougna«), nous voici prêts.



Sur le port, les adieux se font.
Et en route pour une heure de navigation jusqu’à l’île cousine.

Cycy a de nouveau la « patate » ! Nos pauvres voisins (les toulousains)
ont du mal à se reposer entre Cycy qui bouge et Eva qui tchatche !!
Ah oui, ce que je ne vous ai pas dit c’est qu’Eva aujourd’hui m’a effacé toutes les photos de la veille (elle écoute toujours aussi bien les consignes que je lui donne !!). La bourrique !!

Heureusement que je décharge souvent l’appareil !
Donc celles que vous avez vu sont celles de Vincent !

Lorsque l’on arrive aux abords de Taquile, RIEN à voir avec Amantani !




C’est une jolie petite île aux allures méditerranéenne qui nous accueille. Elle est magnifique, mais ses coteaux sont très abruptes. J’en bave un peu pour grimper le sentier au début !




Heureusement, Vincent est là pour m’alléger un peu de Cybellia.



Au bout de 45 mns, nous voici au centre du village.
La place centrale (mairie, église, marché de tissage) n’a rien d’exceptionnelle, sauf que aujourd’hui, en plus de l’animation courante des touristes, nous sommes tombés un jour de mariage.

Ici, on ne se marie pas n’importe quel jour ! Les jours de mariages sont déterminés à l’avance (en général, un tous les 2 mois à peu près !).
En ce mois de mai (mois propice aux mariages soit disant !), il y avait 2 jours de bénédiction.

Une cérémonie dure entre 3 jours et une semaine. 95 % de la population de l’île se marient entre eux (seul 5 % d’entre eux jouent les « rebelles » et épousent des gens de "la terre ferme" comme ils disent !).




La population de Taquile (8 communautés de 2000 habitants à peu près) vit dans un monde un peu à part, puisque même s’ils restent soumis aux mêmes lois que tous les habitants du pays, ils ont un mode de fonctionnement à part.
Comme chez les Uros, l‘argent, les récoltes, etc… sont mises en commun. Il y a des délégués au maintient de l‘ordre (sorte de médiateurs) qui ne font que très très rarement appel à la police du continent.
Ils vivent en parfaite autarcie, défendent farouchement leur identité, et conserve un mode de vie très peu influencé par les continentaux.

Aujourd’hui, il y a 5 mariages en même temps. Ils sortent à la queue leu leu de la mairie, et ils enchaînent la cérémonie religieuse. C’est d’un triste à mourir !!

On dirait un enterrement ! (il est vrai que quelque part, c’est la fin d’un époque, mais quand même ! A voir leurs têtes, ça donne pas envie de fonder une famille !!)

Le costume de l’île est particulier, puisqu’il reflète « l’état civil » de la personne et son niveau social présent ou passé.

Les femmes mariées portent des jupes rouges ou noires avec un chemisier blanc brodé sur lequel elle porte un long châle noir à pompons colorés. Les célibataires, elles, ont un large choix de couleurs vives pour leurs jupes.

Quant aux messieurs, leurs costumes ressemblent fort aux costumes basques (pas pour rien, puisque ceux-ci avaient été imposés par les conquistadores espagnols qui étaient catalans !).



Une chemise blanche blousante sur un pantalon court noir, avec une large ceinture colorée (reflétant la position sociale), un petit gilet boléro noir, et un long bonnet (style bonnet de nuit !) soit rouge (pour les hommes mariés), soit rouge et blanc (pour les célibataires).



La luminosité de l’altiplano fait ressortir ici les couleurs, c’est un spectacle sublime…



Après un déjeuner avec les toulousains : sopa de quinua, pejerrrey a la plancha (traduction : soupe de quinua (c’est une céréale), perche doré à la poêle) ; nous reprenons le bateau en direction de Puno que nous atteindrons 3h00 et une sieste plus tard.

Nous filons à la gare routière pour prendre un billet pour Arequipa en bus de nuit.

On se connecte et on voit que Xavier lui aussi va voyager cette nuit.
Rendez vous pris pour les retrouvailles à l’hôtel du Parc à Arequipa demain matin.