Jeudi 23 Mars Ayacucho
Cette petite ville est en pleine réfection de ses rues pavées. Quelles difficultés pour circuler autour de sa place principale ! Dans un sens, ce n'est pas plus mal, ça nous évite les gaz d'échappement des taxis et mototaxis...
Xav : Très peu de choses à dire, c’était le début du voyage, on prenait nos repères. Moi plié en deux dans une chambre d’hôtel sombre, Cycy et Eva se défoulaient à cavaler dans la chambre, de temps en temps je les dérangeais pour me vider …et Christelle commençait son journal.
Une chose de bien c’est que j’ai pu revoir pratiquement tous les matchs de Maradona aux Mondials de foot (terrible !! Hein ??), p’tite baston de télécommande s’imposait auparavant !!!
Faut pas oublier non plus que c’était l’anniversaire de notre grande Eva !!!
Elles sont donc parti avé maman acheter un p’tit cadeau .
Nous quittons donc cette petite ville accueillante entourée de bois qui fut (mais ça nous ne l'avons su qu'après y avoir mis les pieds !) il y a une vingtaine d'années le berceau du Sentier Lumineux. Ce groupe de révolutionnaires aux idées marxistes (à tendance maoïste) terrorisa durant ces 30 dernières années les populations. Ces terroristes sont toujours existants au Pérou (quelque part aux portes de l'Amazonie apparemment !), mais beaucoup moins actifs depuis le milieu des années 90 (date à laquelle leur chef a été emprisonné).
A 7h00, le bus quitte la ville pour nous conduire à Cuzco. Naïvement, nous pensions qu'il serait de bon confort avec toilettes et vidéo à bord (comme le fut celui de Lima à Ayacucho), et surtout qu'il prendrait une route ! Que néni !!
Nous étions à moitié pliés (et oui, 1m75, c'est trop grand pour être confortable dans ce genre de bus !) à bord d'un bus camion 4x4 qui nous conduit à travers les montagnes par une piste de terre chaotique. Une piste de terre, vous me direz que ce n'est pas si mal ; oui, mais par temps sec ! Là, il avait plu les nuits précédentes, et les ornières, ce n'était pas des nids de poules, mais de dinosaures ! Donc, imaginez le tableau !
Un bus 4x4 roulant dans des mares de boue le tout sur des pistes avec virages en tête d'épingles. Dans le virage, petit dérapage, marche arrière, on retente, on croise un camion. Celui qui a la priorité, c'est heureusement celui qui est près du ravin !!
On comprend mieux après ça pourquoi il y a tant d'icônes de la vierge à bord des bus !...
Je mets au défi quelconque chauffeur d'autocar de chez nous de conduire dans ces montagnes. Ce sont vraiment des pros par ici !
Xav : J’ai toujours le cul en compote !!! D’ailleurs après ce voyage bizarrement ça s’arrangeait au niveau intestinal… si ce n’est que maintenant c’est l’inverse …. Plus besoin de toilettes !!
Ce qui est du voyage, en fait, on s’était dit que comme l’année dernière nous étions passés par la côte ( par la Panamericana) pour aller à Cuzco, donc ce coup ci nous décidions de passer dans les terres ( c’est-à-dire Huancayo, Ayacucho, Andahuaylas, Abancay puis Cuzco). Arrivée à Ayacucho on demande le car pour Cuzco et la … 24h de voyage !! Oups !! On avait oublié de demander ça à Lima ! Pourtant, c’est à mi chemin sur le plan !! Bon pas de soucis ! Y’aurait pas un avion ?? Si !! Faut retourner à Lima et y’a un direct Lima Cuzco !!
Haaaaaaaaaa !!!! Ok !! Y’a plus le choix !!
Cycy, Eva …. Bon !! On verra !! ……
Bon ça, ce n'est que le mauvais côté du voyage, car ce que je ne vous ai pas encore raconté, c'est la beauté des paysages que l'on a traversé.
Des montagnes arides et désertiques à celles recouvertes d'une végétation étonnante. Tantôt des eucalyptus, acacias (arbre à soie), genêts, pois de senteur, belle de nuit, etc... tantôt des aloès ou cactus (du style "coussin de belle mère"). Et parmi tout ça, d' épais tapis d' herbes rases et fines qui paraissaient si doux à l'oeil que le plus beau des gazons anglais pourrait envier. Cela ressemblait à un revêtement de mousse douce et humide.
Le trajet entre Ayacucho et Cusco a duré 24h00 !!
24h00 pendant lesquelles nous avons été "brouetté" sur les pistes de montagnes. Heureusement, les 12h00 de jour nous ont fait oublié l'inconfort du voyage tant il y avait de splendeurs à voir !
Souvent, comme perdu au milieu de nul part, on croisait des troupeaux de moutons, de vaches ou de chevaux avec leurs bergères. La beauté des femmes ici est en rivalité avec celle des paysages. Elles revêtent des habits aux couleurs chatoyantes. C’est fabuleux ! Comme pour faire oublier la dureté de leur vie quotidienne dans ces montagnes...
A cette altitude, tout parait amplifié ! Le soleil ne chauffe pas, il brûle ! La pluie ne te mouille pas, elle te pénètre jusqu'aux os, et le vent te transperce la carcasse !
!...
Après 12h00 de trajet nocturne affreux, pliés entre 2 sièges en dormant d'un oeil, réveillés par un contrôle de police à 1h00 du matin (merci pour Cybellia !!), ayant chaud, froid, nous arrivons à l'heure où le soleil se lève (6h00) dans le "nombril du monde" (traduction quechua de Cusco).
Il ne fait pas très beau en ce matin du 23 mars, mais la ville n'a pas perdu pour autant de sa superbe, celle de nos souvenirs....
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